Cette fin d’année 2010 a sonné comme une nouvelle consécration pour Edouard Bard, qui a fait son entrée à l’Académie des Sciences dans la section des Sciences de l’Univers. Une distinction qui récompense la qualité de ses travaux, mais également selon lui « la communauté française de climatologie et le CEREGE qui m’a permis de développer mes recherches».
Académicien à 48 ans, Edouard Bard est aussi Professeur au Collège de France, titulaire depuis 2001 de la chaire « Évolution du climat et de l’océan » (il était alors le plus jeune titulaire de chaire) et Directeur adjoint du Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement qu’il a contribué à fonder en 1995. De 1991 à 2001, il était professeur à l’Université Paul-Cézanne Aix-Marseille 3.
Ses travaux se situent à la frontière de la climatologie, de l’océanographie et de la géologie. Son objectif est de comprendre le fonctionnement du système océanatmosphère sur des échelles de temps allant de quelques siècles à plusieurs millions d’années. Pour reconstituer les climats anciens, dont l’étude permettrait selon lui d’anticiper les évolutions futures, il utilise des techniques analytiques de chimie sur des sédiments marins et lacustres, des coraux, des stalagmites ou des glaces polaires. Avec son équipe du CEREGE (« Géochimie & Paléocéanographie»), il s’est aussi intéressé aux brusques changements de températures en Atlantique Nord et dans les zones tropicales des Océans Indien et Pacifique et a établi une chronologie de l’élévation du niveau de la mer au cours des dernières périodes glaciaires. Edouard Bard est enfin à l’origine de plusieurs découvertes sur la datation au carbone 14 et sur le rôle de l’activité solaire dans les fluctuations climatiques.
Auteur de plus de 160 articles scientifiques, il reste néanmoins attaché à la vulgarisation et a écrit plusieurs ouvrages pour le grand public, dont L’Homme et le climat, une liaison dangereuse (Découvertes Gallimard, 2005). Un petit livre bien illustré dans lequel il décrit les variations climatiques naturelles avant de montrer l’influence de l’activité humaine sur le réchauffement actuel et de s’affirmer comme le partisan d’un modèle de développement plus raisonné.